Sont ici présentés les principaux projets collectifs du LaMOP.
Deux sections distinguent les projets en cours et les projets achevés.
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Projets en cours
Les projets de cette section comptent parmi les plus actifs du laboratoire. Néanmoins, l'inventaire ci-dessous n'a pas vocation à être exhaustif. Les projets financés sur programme, en particulier, y apparaissent.
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ANR DAPHNÉ
Découverte dans les bAses Prosopographiques Historiques de coNnaissancEs
Porteur : Stéphane Lamassé.
Présentation : Les historiens disposent de nombreuses bases de données prosopographiques, collections de fiches recensant le cursus des individus, les lieux fréquentés, leur production scientifique ou littéraire, etc. Ces bases, dont l'objet est l'étude de groupes sociaux, soutiennent une méthodologie consistant à émettre puis à confirmer des hypothèses. Ce travail, jusque là entièrement manuel, nécessite la fouille de milliers de fiches dans un contexte de données hétérogènes, incertaines/floues et souvent incomplètes qu’il s’agisse du lieu, de la date, des individus et, plus généralement, de l’ensemble du contexte. Face à cette situation, les objectifs du projet DAPHNE sont de proposer la première plate-forme ouverte du domaine des sciences historiques permettant d'intégrer une approche qualité dans le processus de vérification d'hypothèses et la découverte de connaissances. Toutes les phases du projet exigent une collaboration étroite entre historiens et informaticiens du consortium et déboucheront sur des résultats scientifiques en histoire comme en informatique et des publications communes.
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ANR e-NDP
e-NDP - Notre-Dame de Paris et son cloître
Porteurs : Julie Claustre et Darwin Smith.
Présentation : Le projet e-NDP "Notre-Dame de Paris et son cloître" sélectionnée par l’ANR en septembre 2020 engage pour la période mars 2021-août 2024 l’examen des registres de décisions du chapitre Notre-Dame de Paris des années 1326-1504, ainsi que des livres de ce chapitre et des chanoines au Moyen Âge et aux siècles modernes. Dédié à l’édition massive de corpus écrits, il vise à renouveler la connaissance de la société, de l’économie, du bâti du cloître parisien et de ses dépendances. Porté par le LaMOP, le projet a pour partenaires les Archives nationales, la Bibliothèque nationale de France (Département des Manuscrits, Bibliothèque de l’Arsenal), l’École nationale des Chartes et la Bibliothèque Mazarine.
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ALPAGE
AnaLyse diachronique de l'espace urbain PArisien : approche GEomatique
Porteuse : Hélène Noizet.
Présentation : ALPAGE (AnaLyse diachronique de l'espace urbain PArisien: approche Geomatique) est une plateforme d’information géohistorique sur Paris. Elle repose sur une dynamique de travail impulsée en 2006, grâce au soutien de l'Agence nationale de la recherche, et qui s’est pérennisée au-delà de la phase financée (2006-2010). Le projet initial a fédéré une vingtaine de chercheurs, en sciences humaines et sociales et en sciences et technologies de l’information et de la communication. Coordonnés par Hélène Noizet, ces historiens, géomaticiens et informaticiens ont posé les bases d’un système d’information géographique (SIG) sur l’espace parisien pré-industriel. Les données spatiales de référence, construites pour le début du XIXe siècle et pour la période médiévale, ont été mises en ligne dans une plateforme cartographique accessible à tous. Le groupe initial, fondé sur l’association de quatre laboratoires, et la collaboration de nombreux autres partenaires, s’est transformé en un réseau de chercheurs et d’étudiants travaillant sur l’histoire de Paris, sans financement dédié. Il s’enrichit ainsi progressivement des contributions de chercheurs de différents horizons, permettant ainsi d’élargir les thématiques et les périodes.
Page du projet sur le site du laboratoire.
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CARo
Corpus des Actes ROyaux de la France médiévale
Porteur : Nicolas Perreaux.
Présentation : Le projet CARo (Corpus des Actes ROyaux de la France médiévale) vise la constitution d'un corpus des actes royaux français des origines à la fin du XIIIe siècle. Son objectif est de fournir à la fois le textes des documents édités, ainsi que les métadonnées associées, mais aussi les images d'actes originaux et, à l'avenir, le textes de documents inédits. Le programme se fonde sur l'importante collection des Charters & diplômes, portées par l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Il réunit de nombreux partenaires, outre le LaMOP : le Centre Jean Mabillon (École nationale des chartes), l'IRHT, le SAPRAT et les Archives nationales. Financé par un BQR de l'Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne en 2020, il a aussi été soutenu activement par le LabEx Hastec en 2021 et 2022. A ce jour, plus de 3 500 documents ont déjà été saisis et balisés, grâce à un format XML fin. Les documents seront consultables sur un site dédié au projet courant 2022, permettant des enquêtes comparatives et systématiques sur les pratiques chancelleries.
Présentation de la première journée d'étude, sur les Carnets du LaMOP.
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CBMA
Corpus Burgundiae Medii Aevi
Porteuse : Eliana Magnani.
Présentation : Le projet de recherche des CBMA (Chartae Burgundiae Medii Aevi - Chartes de la Bourgogne du Moyen Âge) numérise, enregistre et exploite la prolifique documentation diplomatique bourguignonne, parmi laquelle figurent, entre autres, les chartes des emblématiques abbayes de Cluny et de Cîteaux. Les réalisations et les résultats du projet sont mis à la disposition via une plate-forme documentaire et une base de données d’actes diplomatiques librement accessibles sur Internet sous différents formats électroniques. Ce corpus, régulièrement enrichi, comptant actuellement plus de 18000 chartes médiévales, est interrogeable avec le logiciel Philologic et constitue un terrain expérimental pour de nouvelles méthodes de recherche. Le projet propose aussi plus de trente cartulaires manuscrits originaux à feuilleter.
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CEMA
Cartae Europae Medii Aevi
Porteur du projet : Nicolas Perreaux
Argumentaire : Le projet de recherche des Cartae Europae Medii Aevi (CEMA) a pour objectif de réunir l’ensemble des corpus diplomatiques édités et numérisés, d’abord en mode texte mais aussi en mode image, disponibles sur Internet. Il part d’un constat élémentaire : de nombreux programmes ont numérisé des « chartes » depuis plus de quarante ans (cf. Perreaux 2014), selon des logiques régionales ou nationales. Mais la plupart du temps, ces tentatives importantes sont restées isolées, à la fois scientifiquement et historiographiquement, rendant impossible l’interrogation comparée de ces textes pourtant essentielle à l’histoire européenne (cf. Perreaux 2021).
Débuté dès 2008, le corpus répond à ce défi et propose à l’interrogation un ensemble de 280 000 chartes, correspondant à environ de 80 millions de mots. Il constitue ainsi le plus vaste ensemble de textes médiévaux pour les VIIe-XVe siècles, toute typologie confondue. L’intérêt des CEMA ne se limite toutefois pas aux seuls textes, puisqu’un gros effort a été mené pour uniformiser les métadonnées des différents corpus intégrés (auteurs, lieux, éléments de datation, authenticité, tradition, analyses, etc.), ou encore pour repérer les doublons et catégoriser les chartes, en particulier à l’aide de méthodes relevant de l’intelligence artificielle. Le développement de ces « données sur les données » est essentiel au corpus, puisqu’il favorise des interrogations nouvelles.
Outre le corpus textuel, l’équipe du projet souhaite construire une plateforme permettant d'accueillir et de croiser d’autres données relatives aux chartes. En particulier, il s’agit de diffuser une bibliographie des éditions diplomatiques européennes, qui contient à ce jour plus de 2 700 références – références issues de la thèse de Nicolas Perreaux, mais aussi de diverses provenances numériques et d’inventaires papiers. Nous souhaitons aussi mettre à disposition une bibliothèque de milliers d'éditions numérisées en mode image, au format PDF, récoltées et classées depuis de nombreuses années - et ainsi constituer un répositoire global pour les textes diplomatiques européens, permettant par la suite d'alimenter le corpus textuel par OCR. A terme, il s’agit de créer un portail cohérent pour les enquêtes (érudites, historiques, sémantiques, cartographiques) sur les textes diplomatiques numériques, tout en assurant la conservation à long terme de ces éditions digitales.
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Conditions de production du savoir médiéviste
Cercle de travail sur les conditions de production du savoir médiéviste
Porteurs : Julien Demade et Joseph Morsel.
Présentation : Le « cercle de travail sur les conditions de production du savoir médiéviste » rassemble une dizaine de chercheurs français et étrangers. Il a pour ambition, d’un même mouvement, de réfléchir de façon critique aux conditions de production du savoir médiéviste, et de développer pratiquement, de façon expérimentale, de nouveaux modes de production, collaboratifs, du savoir médiéviste. La réflexion porte d’une part sur les objets usuels de la pratique historienne, qu’il s’agisse de matériaux historiques (écrits, figurés, agrégés, etc.) ou de l’historiographie, et d’autre part sur la théorie, qu’il s’agisse d’une réflexion strictement relative à l’histoire médiévale, plus largement d’une épistémologie de l’histoire, ou plus largement encore d’une réflexion sur les conditions sociales d’exercice de l’activité intellectuelle. L’objectif principal du groupe est de parvenir à un mode véritablement collectif de réflexion et d’écriture : à un intellectuel collectif, soit un médiéviste d’un type nouveau.
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Enfermements
Enfermements
Porteuses : Julie Claustre, Élisabeth Lusset et Isabelle Heullant-Donat.
Présentation : Le programme Enfermements. Histoire comparée des enfermements monastiques et carcéraux, lancé en 2008 et porté, au sein du laboratoire par Julie Claustre et Élisabeth Lusset, a fait le choix d’un questionnement sur la longue durée (du Moyen Âge à la période contemporaine). L'objectif est de rapprocher analytiquement et de comparer les institutions rassemblées sous la notion de « milieux clos », autour du cas emblématique de l’abbaye-prison de Clairvaux (http://enfermements.fr). Le programme se caractérise par sa transversalité thématique et chronologique : il croise l’historiographie religieuse et l’historiographie pénale. Contribution à l’histoire du gouvernement de l’Église mais aussi de l’espace, l’enquête se décline autour de plusieurs thèmes : une première réflexion comparatiste sur la longue durée (colloque en 2009, publication en 2011), une autre sur les règles et dérèglements en milieux clos (colloque en 2012, publication en 2015), une troisième sur les rapports que les lieux d’enfermement tissent avec le masculin et le féminin (colloque en 2013, publication en 2017). Le thème des dispositifs spatiaux de l’enfermement adopte, quant à lui, la forme d’un webdocumentaire, en partenariat avec l’atelier de production Lumento et les Archives nationales, entre autres. Le cloître et la prison : les espaces de l’enfermement est consultable en ligne depuis 2018 (http://cloitreprison.fr). La dernière étape du programme porte sur le travail : elle a donné lieu à deux ateliers en janvier 2020 et en novembre 2021. Un livre est actuellement en préparation, sous la direction d’Elisabeth Lusset, sur les « boîtes de nonnes », des maquettes produites dans les couvents féminins entre le XVIIe et le XXe siècle. Il sera publié aux Editions de la Sorbonne.
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HMAOT
Haut Moyen Âge Occidental en Traduction
Porteur : Laurent Jégou
Participants du Lamop : Thomas Lienhard, Benoît Grévin, Pierre Brochard, Candice Patry-Delangle, Didier Panfil et Sylvie Joye (associée)
Autres participants : Alban Gautier, Charles Mériaux, Marie-Céline Isaïa, Isabelle Rosé, Bruno Dumézil
Site de l'application : http://hmaot.lamop.fr
Argumentaire : Ce projet, soutenu par le LaMOP, l'IRHT et le Labex Hastec, est une base de données collaborative et consultable en ligne qui recense les textes altimédiévaux existant en traduction française, anglaise, allemande et italienne. Elle met à la disposition des chercheurs et enseignants en histoire du haut Moyen Âge un instrument de constitution de corpus, en particulier à destination de leurs étudiants de Master dont la maîtrise du latin s’avère de plus en plus lacunaire. En effet, un grand nombre de traductions, existe, mais à côté des grandes collections de référence (Classiques de l’Histoire de France, Manchester Medieval Sources Series…) qui portent pour l’essentiel sur des textes narratifs, il existe des traductions méconnues, consacrées à d’autres genres documentaires comme des diplômes, des poèmes, des correspondances, des cartulaires. Ces traductions sont pour beaucoup disséminées dans des revues, des collections, des monographies, des thèses parfois difficiles à trouver, et qui nous sont parfois inconnues alors qu’elles pourraient être utiles à la constitution de corpus de sources. Un financement du LaMOP et du Labex Hastec (2016) a permis dès la fin de l’année 2017 la mise en ligne de la base de données en accès libre et l’intégration des grandes collections de sources, auxquelles s’ajouteront, par le fruit d’une participation collaborative d’une dizaine de collègues, les textes disséminés dans diverses collections et ouvrages. Parallèlement à la base de données, plusieurs séances du séminaire de latin médiéval (Benoît Grévin) seront consacrées aux usages et mésusages de la traduction, de manière à mener une réflexion sur les différentes entreprises de traduction de textes altimédiévaux et leurs enjeux épistémologiques. La base comprend actuellement près de 500 références (version 1.8, actualisée le 3 février 2022).
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PALM
Plateforme d'analyse linguistique médiévale
Porteuse : Aude Mairey
Participants du Lamop : Jean-Philippe Genet, Mourad Aouani (associé), Naomi Kanaoka (associée), Chloe Morgan (associée), Laura Albiero (associée)
Autre participant : Christopher Fletcher
Argumentaire : La plateforme PALM a été développée dans le cadre du programme de l’European Research Council «Signs and States» , dirigé par Jean-Philippe Genet et initié en 2009. Elle est destinée au traitement des textes médiévaux (MEDITEXT): il s’agit d'un système s'adressant moins aux philologues qu'aux historiens ou aux philosophes qui, désireux d’entreprendre des recherches lexicométriques ou sémantiques, se heurtent à l’absence d'une orthographe normalisée et à la variabilité tant géographique que chronologique des lexiques médiévaux. Elle permet, par l’intermédiaire d’une annotation souple des textes, la semi-automatisation de la normalisation orthographique et de la lemmatisation des textes. Depuis la fin du programme européen, PALM continue d’être développé, tant sur le plan informatique que sur celui de l’enrichissement des dictionnaires linguistiques et des corpus grâce, entre autre, à des financements du LaMOP et du consortium COSME. Son développement sera poursuivi ces prochaines années.
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Reformatio
Reformatio
Porteuse du programme : Marie Dejoux (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, LaMOP)
Argumentaire : Incantatoire, le terme de réforme continue d’être brandi tour à tour par les gouvernants et leurs détracteurs. Il sature et oriente discours et représentations politiques actuels. Sans doute depuis l’époque moderne, l’histoire du Moyen Âge occidental est quant à elle narrée selon une trame « réformiste » : réforme carolingienne, réforme clunisienne, réforme grégorienne, réforme cabochienne, etc. Pour autant, le terme de « réforme » n’est que très rarement un objet de discussion, voire de recherches, même si les historiens du fait religieux ont récemment pris une longueur d’avance en la matière. Sans tomber dans l'écueil nominaliste, le programme Reformatio entend faire dialoguer les périodes, les espaces, l'histoire religieuse et l'histoire politique autour d’une enquête lexicale commune. Il s’agira de dater l'apparition de la reformatio, d’en traquer les synonymes, les co-occurrents, les concurrents pour dessiner les contours d’un lexique réformateur proprement médiéval en comprendre le sens précis et, partant, les contextes favorables à la revendication d’un tel mot d’ordre. La charge politique potentiellement explosive de la « réforme » au Moyen Âge, souvent revendiquée lors de révoltes ou de conflits de souveraineté, se trouve de plus totalement diluée par nos usages contemporains. Il s’agira donc d’organiser également des discussions pour réfléchir cette fois aux usages historiens de cette notion. Que veut-on dire exactement quand on présente une époque, un règne, un acteur ou un document comme « réformateurs » ? Vanter le vent du changement à la manière de notre classe politique actuelle ? Montrer qu’il existait des périodes « lumineuses » et progressistes dans les longs dark ages médiévaux ? Si le paradigme de la « réforme carolingienne » a été questionné et remis en cause par les hauts médiévistes, la « réforme grégorienne » fonctionne encore trop souvent comme un impensé. A-t-on au demeurant besoin de ce mot, porteur aujourd’hui d’un imaginaire politique généralement progressiste qui en travestit le sens fondamentalement conservateur du Moyen Âge ? Les médiévaux étaient-ils plus soucieux de purgation et de nettoyage, de correction et d’amende que de réforme ? Enfin, si la réformation est toujours présentée dans les archives comme la reformatio du statum du royaume ou de l’Eglise, le mot d’Etat ne se suffit pas encore à lui-même au XIIIe et XIVe siècle. Mais il n’est pas totalement anodin que ces deux mots fonctionnent en binôme. L’apparition du vocabulaire réformateur serait-il un bon indice de la genèse de l’Etat moderne ?
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TOPAMA
Topographie de l’Antiquité et du Moyen Âge
Porteurs : Thomas Lienhard et Armin Volkmann.
Présentation : Le projet veut élaborer un Système d’Information Géographique en ligne pour l’espace européen (0-1500 ap. J.-C.). On obtiendra ainsi un outil non seulement de localisation, mais également d’analyse par superposition des données et par traitement géomatique. Ce projet permettra également de combler quelques-uns des fossés entre antiquisants et médiévistes, entre historiens et archéologues, entre chercheurs français et allemands. Il est prévu de cartographier les territoires, les évêchés, les monastères et les palais, ainsi que, à plus long terme, les usages lexicaux par une géolocalisation des textes ; cette première liste servira de base à un projet-pilote, mais celui-ci est conçu pour pouvoir accueillir d’autres objets de type sériel par la suite. L’échelle spatiale sera celle de toute l’Europe de l’ouest et de l’Afrique du Nord. Les données seront obtenues en partie en numérisant les acquis des grandes séries documentaires (Carte archéologique de la Gaule, etc.), en partie par collaboration avec d’autres programmes de recherche, et en partie par des recherches originales des participants. Le projet se caractérise par le format ouvert des résultats qu’il souhaite proposer. Servi par le grand nombre d’institutions partenaires, il doit fournir un outil à la fois pour les chercheurs et les enseignants, qui favorisera une meilleure compréhension des usages de l’espace en Europe durant l’Antiquité romaine et le Moyen Âge.
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ANR DAPHNÉ
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Projets achevés
Cette section présente une sélection des projets menés au LaMOP et désormais achevés. Elle a vocation à être complétée prochainement.
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Diplomatique et réseaux sociaux
Diplomatique et réseaux sociaux
Le projet portant sur les réseaux épiscopaux a été conduit par L. Jégou et S. Lamassé. Il est volontairement placé dans une perspective historique, épistémologique et transdisciplinaire. Il s’agit de réfléchir à la possibilité pour les historiens d’exploiter les sources médiévales – par nature quantitativement limitées et fragmentaires – pour reconstruire des réseaux de contacts ayant existé au haut Moyen Âge. Un premier travail collectif a été mené en collaboration avec des chercheurs en mathématiques appliquées, qui portait sur la documentation écrite du VIe siècle, et sur la constitution et l’application d’un SBM (Stochastic Block Model) offrant des possibilités d’isoler des communautés aux comportements récurrents. Ce premier travail transdisciplinaire a fait l’objet d’un article : Y. Jernite, L. Jégou, S. Lamassé, P. Latouche, Ch. Bouveyron, P. Rivera, The random subgraph model for the analysis of an ecclesiastical network in Merovingian Gaul, dans Annals of Applied Statistics, 8/1 (2014), p. 377-405 : https://arxiv.org/abs/1212.5497
Le travail a été poursuivi à partir d’un autre corpus, celui des actes diplomatiques des VIIe-XIe siècles contenus dans les bases de données l’ARTEM et de CBMA. Il donne l’opportunité de s’interroger sur la structure des réseaux épiscopaux, mais aussi de mettre en lumière de quoi les réseaux des évêques sont le reflet, en mobilisant les notions d’échelle, de densité, de durée, de pérennité. Les résultats, volontairement fondés sur les potentialités épistémologiques de l’approche réticulaire, ont fait l’objet d’un article : L. Jégou et S. Lamassé, Les actes diplomatiques, instrument d’analyse des réseaux épiscopaux dans le monde franc (VIIe-milieu XIe siècle), dans BUCEMA, 25/1, 2021 : https://journals.openedition.org/cem/18208
En parallèle, un séminaire spécifiquement dédié à l’analyse de Réseaux pour les historiens médiévistes a été organisé entre 2017 et 2020, à destination des étudiants de Master et de doctorat, mais aussi de tous les collègues intéressés par ces questions.
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Évêques de Metz
Catalogue historique des évêques de Metz. Le Moyen Âge
Présentation : Dans les années 1980-1990 les Allemands mirent en route deux entreprises ambitieuses dans le domaine de l’histoire des évêques ; l’une allait des origines à 1198, l’autre de 1198 à 1803 : I. En 1982 et 1984 paraissaient à Stuttgart, chez l’éditeur Hiersemann, les deux premiers tomes d’une série (Series Episcoporum Ecclesie Catholice Occidentalis) destinée à établir les listes exhaustives des évêques de l’Europe occidentale depuis les origines jusqu’en 1198, classées par provinces ecclésiastiques : les provinces de Cologne et Hambourg (Germania, Series V) furent les premières servies. En 1991 et 1992 parurent deux tomes de la Series VI (Britannia, Scotia, Hibernia et Scandinavia), puis les parutions s’arrêtèrent. II. À Berlin ont paru sous la direction d’Erwin Gatz, de 1990 à 2001, trois volumes de biographies des évêques du Saint-Empire romain germanique : 1) Die Bischöfe des Heiligen Römischen Reiches 1648 bis 1803. Ein biographisches Lexikon, Berlin, 1990 ; 2) Die Bischöfe des Heiligen Römischen Reiches 1448 bis 1648. Ein biographisches Lexikon, Berlin, 1996 ; 3) Die Bischöfe des Heiligen Römischen Reiches 1198 bis 1448. Ein biographisches Lexikon, Berlin, 2001. Pour le volume 3, Michel Parisse avait rédigé les notices des évêques du diocèse de Metz (1198-1448), qui furent traduites et publiées en allemand (p. 439-451). L’apport de la thèse d’Arnaud Hari soutenue à l’Université de Metz en 2010 permet de donner ici une nouvelle version du catalogue historique des évêques de Metz jusqu’en 1383.
Texte réalisé par Michel PARISSE et Arnaud HARI, Paris, LaMOP, 2015 (volume au format PDF).
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L’écriture latine en réseaux
L’écriture latine en réseaux
Le programme L’écriture latine en réseaux, codirigé pour le LaMOP par Benoît Grévin et Monique Goullet, en association avec l’École française de Rome et l’université de la Basilicate, a tenté entre 2012 et 2016 une expérience similaire en envisageant l’étude comparée des modalités socio-institutionnelles de diffusion des styles latins employés dans différentes formes d’écriture à trois époques différentes du Moyen Âge (antiquité tardive/plus haut Moyen Âge ; rhétorique de l’ars dictaminis aux XIIe-XIIIe siècles ; renaissance humaniste des XIVe-XVe siècles). Il s’agissait ici, dans une démarche complémentaire à la précédente, d’historiciser un courant d’études souvent trop strictement associé à la philologie latine et à ses enjeux littéraro-linguistiques, en lui redonnant toute sa dimension sociale. On se donnait ainsi les moyens de dépasser les clivages entre linguistique, histoire et littérature, tout en les intégrant dans une dimension résolument historique qui reste celle du LaMOP.
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L’exclusion au haut Moyen Âge
L’exclusion au haut Moyen Âge
Lancé en 2012, ce programme, porté par Geneviève Bührer-Thierry, Régine Le Jan et Sylvie Joye (associée) a été achevé en 2019. Il a été conçu, en partenariat avec l’École française de Rome, plusieurs universités européennes et deux universités brésiliennes.
Le sujet est inspiré par la réflexion sociologique sur les institutions et l’individu, et l’importance des processus d’intégration et d’exclusion dans les sociétés du haut Moyen Âge. Sa réalisation a montré tout l’intérêt de la question de l’exclusion pour réfléchir aux relations complexes entre individu et société. A été notamment questionné le rôle de l’autorité et des autorités dans le processus d’exclusion de l’individu, le rôle de la norme (juridique, sociale, ecclésiastique), les modalités de l’exclusion, ainsi que les réactions qu’il a suscitées.
En outre, une réflexion croisée a été menée sur le lien entre exclusion et compétition dans le cadre ecclésial, en une période pré-grégorienne où le sacré n’est pas encore contrôlé entièrement par les clercs. Dans ce cadre, le sacré se révèle à la fois un objet de compétition et un facteur d’exclusion.
Trois volumes ont été publiés :- G. Bührer-Thierry et Stéphane Gioanni (dir.), Exclure de la communauté chrétienne : sens et pratiques sociales de l'anathème et de l'excommunication, IVe-XIIe siècle, Turnhout, 2015
- Ph. Depreux, F. Bougard et R. Le Jan (dir.), Compétition et sacré au haut Moyen Âge : entre médiation et exclusion, Turnhout, 2015
- Sylvie Joye, Cristian La Rocca, Stéphane Gioanni (dir.), La construction sociale du sujet exclu, IVe-XIe siècle: discours, lieux et individus, Turnhout, 2019
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Le théâtre de l'Église
Nouveaux horizons de l’ecclésiologie. Le théâtre de l’Église (XIIe-XVIe siècles)
Communications de la journée du 19 mars 2010 sur « Le théâtre de l’Église (XIIe-XVIe siècles) »
Sommaire- M. BOUHAÏK-GIRONÈS, Introduction : Le théâtre de l’église (XIIe-XVIe siècles)
- J. KOOPSMANS, Le théâtre dans l’église : mythes et réalité
- F. JOUBERT, Les tableaux vivants et l’Église
- R.-M. FERRÉ, Émile Mâle, l’art et le théâtre au Moyen Âge : jalons et résonances
- S. GABAY, Le statut juridique de l’acteur en droit canon au Moyen Âge
- D. RUSSO, Prolongements
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Les communautés d'habitants
La formation des communautés d’habitants au Moyen Âge. Perspectives historiographique
Textes de la plupart des communications faites lors de la table ronde de Xanten (R.F.A.), les 19-22 juin 2003, organisée par Ludolf Kuchenbuch, Dieter Scheler et Joseph Morsel [Travaux mis à la disposition de la communauté scientifique en avril 2005].
- Joseph MORSEL, Introduction
- Juliette DUMASY, L’approche des communautés rurales par le biais des communaux. Autour de Nadine Vivier et Nicole Lemaître
- Emmanuel HUERTAS, Les communautés d’habitants en Italie aux XIe-XIIe- siècles. Parcours historiographique
- Patrice BECK, Lecture d’Osvaldo Raggio, « Faide e parentele. Lo stato genovese visto dalla Fontanabuona » (1990)
- Roland VIADER, Lecture de José Angel García de Cortázar, « La sociedad rural en la España medieval »
- Monique BOURIN, L’historiographie des communautés de la France méridionale
- Ghislain BRUNEL, Aux origines des communautés d’habitants. L’exemple de la France du Nord
- Sandro CAROCCI, Lecture de Samuel Leturcq, « En Beauce, du temps de Suger aux temps modernes. Microhistoire d’un territoire d’openfield » (2001)
- Lluis TO FIGUEIRA, Lecture de Wendy Davies, « Small worlds. The village community in early medieval Brittany » (1988)
- Joseph MORSEL, Lecture de Peter Blickle « Kommunalismus. Skizzen einer gesellschaftlichen Organisationsforman » (2000)
- Joseph MORSEL, Observations finales
Et aussi:- Introduction de Joseph MORSEL faite à Gif-sur-Yvette, 30 septembre-1er octobre 2005, lors de la rencontre qui à fait suite à celle de Xanten (cf. programme)
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Les élites aux frontières
Les élites aux frontières : mobilité et hiérarchie
Journée d’études du 20 mai 2006 dans le cadre de la recherche sur les « Élites dans le haut Moyen Age », dirigée alors par Régine Le Jan.
L’objectif était d’essayer de cerner la spécificité de ces sociétés « de la frontière » en les envisageant sous plusieurs aspects : existe-t-il un clivage particulier entre élites laïques et ecclésiastiques en fonction de la situation politique et des impératifs de la mission, quelles sont les possibilités pour les élites « autochtone »s d’intégrer la hiérarchie des élites « franques », peut-on vraiment déceler une plus grande mobilité des élites et des possibilités accrues d’ascension sociale par rapport au noyau central du monde franc ? Toutes ces questions méritaient d’être posées sans préjuger des réponses qu’on pourrait y apporter en fonction des régions et des siècles considérés. Nous avons souhaité également poser la question dans une optique comparative, en évoquant des sociétés placées hors de l’orbite du monde franc, notamment l’Irlande et le monde anglo-saxon. Nous nous publions ici quelques textes de cette rencontre :
- Geneviève BÜHRER-THIERRY (Paris-Est) et Thomas LIENHARD (Paris 1), Introduction
- Bruno DUMÉZIL (Paris X), Grégoire le Grand et les élites locales : la Méditerranée occidentale comme prologue à la mission anglaise
- Charles MÉRIAUX (Lille II), Hamage et Marchiennes, des fondations de monastères aux frontières
- Max Diesenberger (Institut für Mittelalterforschung, Vienne, AUS), Les élites et la mission dans les manuscrits bavarois vers 800
- Pierre Bauduin (Caen), Harald Klak, un modèle d’intégration à l’épreuve ? -
Les élites dans le haut Moyen Âge
Les élites dans le haut Moyen Âge. L’historiographie des élites dans le haut Moyen Âge
Textes de travail rédigés dans le cadre de la recherche sur « Les Élites dans le haut Moyen Âge VIe-XIIe siècle », (Marne-la-Vallée et Paris 1), 27 et 28 novembre 2003. Travaux mis à la disposition de la communauté scientifique en octobre 2004.]
- Régine LE JAN, Introduction
- Hans Werner GOETZ, L’historiographie allemande de la noblesse
- Philippe DEPREUX, L’historiographie des élites politiques
- Sylvie JOYE, L’historiographie des élites féminines
- Steffen PATZOLD, L’historiographie allemande de l’épiscopat
- Charles MÉRIAUX, L’historiographie des élites ecclésiastiques
- Laurent FELLER, L’historiographie des élites rurales
- Anne NISSEN-JAUBERT, La spatialisation des élites
- Stuart AIRLIE, L’historiographie des élites en Gaule
- Alban GAUTIER, L’historiographie des élites dans le monde anglo-saxon
- Céline MARTIN, L’historiographie des élites en Espagne
- Vito LORÈ, L’historiographie des élites en Italie -
Marché de la terre
Le marché de la terre au Moyen Âge
Rencontre des Treilles, des 21 au 26 juin 1999, consacrée à l’étude du « marché de la terre au Moyen Âge » et organisée par Monique Bourin (Université de Paris-I) et Chris Wickham (Université de Birmingham). Le volume Le marché de la terre au moyen âge, paru sous la direction de Laurent Feller et Chris Wickham (Rome, 2005 ; Collection de l’Ecole Francaise de Rome, 350.) comporte les actes du colloque des Treilles (1999) et ceux de Saint-Lambert (2001).
- Monique Bourin, Introduction
- Laurent Feller, Le marché de la terre. Introduction
- François Menant, La circulation d’un thème de recherche chez les médiévistes de la fin du XXe siècle : le marché de la terre
- Florence Weber, Le marché de la terre
- Joseph Morsel, "Le marché de la terre" dans les régions de langue allemande à la fin du Moyen Âge. Essai de bilan historiographique.
- Christopher Dyer, The peasant landmarket in medieval England
- Carlos Laliena Corbera, Le marché de la terre en Espagne au bas Moyen Âge: une révision historiographique
- Lluís To Figueras, L’historiographie du marché de la terre en Catalogne
- Paul Freedman, North-American Historiography of the Peasant Land Market
- Monique Bourin, L'historiographie du marché de la terre au Moyen Âge dans la France méridionale
- Patrice Beck, Historiographie du marché de la terre. La France entre Seine et Loire Lyonnais-Bourgogne-Orléanais-Vendômois-Maine-Anjou-Bretagne
- Ghislain Brunel, Le marché de la terre en France septentrionale et en Belgique. Esquisse historiographique
- François Menant, Le marché de la terre en Italie centro septentrionale Xesiècle -fin XIIe siècle. Essai de bilan historiographique
- Sandro Carocci, Il mercato della terra in Italia centrale e settentrionale (1180-1350)
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Statuts, écritures et pratiques sociales dans les sociétés de la Méditerranée occidentale
Statuts, écritures et pratiques sociales dans les sociétés de la Méditerranée occidentale
Le programme Statuts, écritures et pratiques sociales dans les sociétés de la Méditerranée occidentale à la fin du Moyen Âge (XIIe-XVe siècle), dirigé entre 2012 et 2016 par Didier Lett avec la participation de Philippe Bernardi, Laurent Feller, Étienne Anheim, Pierre Chastang, Judicaël Petrowiste et Valérie Theis, est une excellente illustration des capacités d’une histoire textuelle bénéficiant des renouvellements des approches matérielles et linguistiques à aborder l’étude d’un problème d’histoire considéré comme central mais rarement abordé du point de vue de l’histoire textuelle jusqu’à la dernière décennie. À travers l’étude méthodologique croisée des techniques et conditions d’écritures des statuts communaux élaborés en contexte urbain majoritairement méditerranéen (péninsule ibérique, France, Italie notamment), ce programme, dont les résultats sont en cours de publication a permis de renouveler notre approche de l’écriture en contexte urbain, dans une démarche sérielle et comparatiste qui trouve un point d’équilibre entre histoire sociale urbaine, histoire linguistique et histoire des supports matériels et des formes d’écriture.
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Théâtres du Moyen Âge
Théâtres du Moyen Âge
Enfin, le Groupe d’étude Théâtres du Moyen Âge, dirigé par Darwin Smith (en collaboration avec Gabriella Parussa, Paris-3), et son surgeon Oralité/écriture continuent à travers différentes publications et activités à créer un interface toujours difficile à maintenir dans un contexte disciplinaire français encore très cloisonné malgré les discours de façade entre histoire littéraire et histoire sociale, en conservant la tradition d’excellence d’étude sur le théâtre médiéval représentée dans le LaMOP depuis maintenant une vingtaine d’années. Ce travail, à la dimension internationale affirmée (collaboration avec l’Allemagne, université de Tübingen, mais aussi avec le Japon, université du Tôhoku), explore notamment les voies de publicisation de la culture médiévale à travers des interfaces traditionnelles (travaux de recherche, synthèse), informatiques (bases de données), et artistiques grand-public (mises en ligne, collaboration avec le monde du spectacle et du théâtre). Le programme « Écriture/Oralité » qui en émane part de la nécessaire réflexion sur la performance orale du texte théâtral médiéval (non produit dégradé de l’écriture, mais « écriture orale » conditionnant la réécriture permanente du texte dans un effet de boucle impliquant l’interaction avec le copiste et le public) pour élargir la réflexion à d’autres formes textuelles, notamment à travers des enquêtes sur la ponctuation (colloque international de Salamanque largement porté par le LaMOP, 2015) en rappelant que l’objet-texte n’est pas seulement contenu dans son support écrit mais qu’il possède une dimension orale. On se rapproche ici de l’ethnologie, de l’ethnomusicologie, et plus généralement de l’anthropologie. Les « Journées d’histoire textuelle », reprises d’une formule embryonnaire créée par Darwin Smith durant la décennie 2000, visaient en grande partie à former autant de plateformes de synthèse susceptibles de créer une interface entre ces différentes activités, tout en offrant une scansion annuelle placée sous le signe de l’histoire textuelle dans le laboratoire. Elles se sont succédées sous la co-direction de Christopher Fletcher, Benoît Grévin, Aude Mairey et Emmanuelle Vagnon de 2012 à 2016 avec les thèmes « L’écriture pragmatique, un concept d’histoire médiévale à l’échelle européenne » ; « Le poème et l’historien » ; « Pour une histoire de l’espace au Moyen Âge. Textes et cartes » ; « Genre textuel, genre social » ; « Décrire la ville : textes, espaces, identités urbaines » et au programme de 2017, il est question de textométrie. Chaque « journée » est relayée et démultipliée par une double vague de publications, la première électronique et rapide, sous la forme des Cahiers électroniques mis en ligne dans l’année qui suit la journée, la seconde, en version papier, sous la forme d’un choix de communications retravaillées de cinq ans en cinq ans (volume collectif Le Moyen Âge dans le texte. Cinq ans d’histoire textuelle au Laboratoire de Médiévistique Occidentale de Paris, éd. Benoît Grévin-Aude Mairey, Paris, Publications de la Sorbonne, 2016, qui sera prolongé par un volume analogue à l’horizon 2020).
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Vocabulaires techniques du Moyen Âge
Vocabulaires techniques du Moyen Âge
Porteurs : Philippe Bernardi, Christopher Fletcher, Emmanuelle Vagnon, Éric Rieth
Participants du LaMOP : Danièle Arribet Deroin
Argumentaire : Ce programme se propose d’examiner la formation et les usages des vocabulaires médiévaux propres aux différents champs de recherche. Il s’agit de répondre, par des exemples pris dans différents domaines de recherche, à la question : « Comment se construisent les termes techniques ? ». Les pratiques techniques traditionnelles comme les plus nouvelles ont toujours été associées à des dénominations particulières pour désigner sans équivoque leurs outils, leurs procédés ou leurs productions. Ce qui a frappé les premiers observateurs, c’est le recours aux mots détournés d’un sens primitif et choisis pour un motif qu’il est souvent difficile d’expliquer. En dépit des apparences, cette ressource, dite de « néologie passive », est bien créatrice de dénominations originales, dans la mesure où une unité lexicale se définit par l’association distinctive d’une forme et d’un sens. Le non-technicien est aussi démuni devant des mots d’apparence familière que devant des termes inconnus de son vocabulaire habituel. Outre le trésor inépuisable des formes dont il est facile d’adapter le signifié à de nouvelles situations, l’usager a la possibilité aussi de construire de nouvelles unités à partir des données morphophonologiques et morpho-syntaxiques de la langue. Cette double ressource (différenciation et construction) a été abondamment et diversement exploitée par les différentes techniques selon les époques, les domaines et les niveaux de spécialisation (d’après B. Quemada, « Technique et langage. La formation des vocabulaires français des techniques », dans Histoire des techniques. Encyclopédie de la Pléiade, B. Gille dir., Paris, 1978, p. 1146-1240). Plusieurs processus linguistiques pourront ainsi être abordés : spécialisation sémantique, métaphorisation, conservation des archaïsmes, périphrases transformées en syntagmes dénominatifs puis en ellipses, invention de mots dérivés et de mots composés. Le cadre chronologique commencera aux XIIe-XIIIe s. et pourra s’étendre jusqu’au XVIIIe s.
Atelier « Vocabulaires techniques au Moyen Âge » de Villejuif
(Rythme des séances : mensuel, le mardi de 12h à 14h)
Organisation : Philippe Bernardi, Chris Fletcher, Emmanuelle Vagnon, Raphaëlle Chossenot, Eric Rieth
Ce programme d’ateliers se propose d’examiner la formation et les usages des vocabulaires médiévaux propres aux différents champs de recherche. Il s’agit de répondre, par des exemples pris dans différents domaines de recherche, à la question : « Comment se construisent les termes techniques ? »
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